Marc Fumaroli (1932), de l'Académie française. |
À propos de tradition et de traduction, Marc Fumaroli en vient, dans son livre consacré à La Fontaine, à parler des Modernes de diverses époques et des aberrations qui les infectent, des mirages dont ils sont les proies. Il écrit (p. 292) :
« L'amour-propre collectif des contemporains les enferme et les étouffe. Il les porte à croire que l'humanité commence avec eux et se résume à eux. C'est la clôture de l'âge de fer. Les poètes, qui veulent par définition libérer et se libérer de cet enfermement, deviennent alors des gêneurs. La Fontaine a vu poindre cette vanité péremptoire. Il s'élèvera en 1687, dans son Épître à Pierre-Daniel Huet, contre la doctrine des “Modernes” qui veulent faire croire à la génération née avec Louis XIV qu'elle et son roi se suffisent à eux-mêmes […]. »
C'est alors qu'il a cette formule résumant parfaitement nos Modernes à nous, nos Modernes terminaux, qui les prend tous ensemble pour les amener d'un seul mouvement en pleine lumière, tels poissons dans la nasse :
« Ils se croient le seul passé auquel le futur ait droit. »
Belle formule terminale. par contre qu'entend-il pas "clôture de l'âge de fer "?
RépondreSupprimerCelle que seuls les poètes voient et désirent franchir ?
SupprimerL'âge de fer du kali yuga http://fr.wikipedia.org/wiki/Kali_Yuga
SupprimerPour Fumaroli, le siècle de Louis XIV est le début d'un age de fer, le début d'un état totalitaire et martial que la révolution portera au sommet. Avant l'arrestation de Foucquet, La Fontaine et bien d'autres liberaux avaient espéré un age d'or ou le jeune roi, aidé par le surintendant, aurait fait venir à lui les jeunes talent de cette formidable génération (Molière, Boileau, Racine ...) par amour plutôt que par la contrainte ou l'appât du gain. Le Parnasse aurait été uni à l'Olympe ... Entre l'esprit de la régence et celui de Richelieu, entre Foucquet et Colbert, entre l'age de d'Or et l'age de fer, je jeune roi à tranché. Le seul choix des poêtes fut celui de se soumettre ou d'entrer en resistance clandestine. Marc Fumaroli nous décrit dans son livre comment La Fontaine entra avec d'autres dans cette resistance intellectuelle tout en donnant le change avec beaucoup d'ironie aux pouvoirs en place. Il nous invite à relire sans cesse La Fontaine pour échapper à l'age de fer, au monde d'Orwell, qui nous entoure pour toujours garder espoir et toujours transmettre la flamme de la civilisation greco-romaine.
SupprimerJe crois que modernisme et mégalomanie peuvent se retrouver autour d'un bon café, ils sympathiseront à la première gorgée.
RépondreSupprimerOn se demande même s'ils ne seraient pas un peu synonymes, ces deux-là.
SupprimerOn les oubliera tous un jour, certains plus vite que d'autres... De temps en temps un érudit leur consacrera un renvoi en bas de page... mais ce sera tout !
RépondreSupprimerC'est le cas, en chaque siècle, d'au moins 90 % des écrivains…
SupprimerQuand un académicien se risque à prendre une pose de rocker sur les photos, ça donne forcément un résultat ridicule. Hé, Fumaroli, pourquoi tu mets pas une casquette américaine de traviole, tant que t'y es ?
RépondreSupprimerA moins que les goguenots de l'Académie ne soient bouchés, et qu'il soit en train de se soulager derrière un réverbère.
Vous êtes gonflé ! Le cadre n'est pas tout à fait celui d'un bar de pédés cuir !
SupprimerCa ajoute à l'incongruité de la chose...
SupprimerOu alors, il est en train de danser le casatchok. C'est possible aussi.
Il est vrai qu'à bien regarder la photo, on ne discerne pas bien l'objet sur lequel il peut bien être assis... cela conforte avec une probabilité égale chacune des deux hypothèses de M. Marchenoir.
SupprimerIl semble même être en lévitation. Cette photo ressemble à un montage ou alors ce monsieur est très souple et possède un grand sens de l'équilibre.
SupprimerPresque désolé
Duga
Mais enfin, tout de même, est-ce que je suis le seul à voir qu'il est simplement debout sur le sol, apuyé à une colonne (un réverbère ?) et un pied posé sur un socle quelconque ? Je ne vois vraiment pas ce qu'il y a d'acrobatique là-dedans !
RépondreSupprimerDebout ? Il a la jambe droite pliée à l'équerre. Le fémur est horizontal et le tibia à la verticale. Autrement dit, il est à moitié accroupi (ou à moitié debout si l'on veut).
RépondreSupprimerDe plus, quand on agrandit la photo, il semble qu'il y ait 2 plans superposés. Qu'en pense Catherine ?
Duga
Rien.
SupprimerJ'abandonne…
Supprimer« Qu'en pense Catherine ? » Fabuleux Duga…
SupprimerJ'ai compris. Il se tient debout sur sa jambe gauche, et il fléchit le genou droit pour poser son pied sur un rebord de pierre qu'on croit être à la hauteur du sol, vu le cadrage de la photo, mais qui est en réalité surélevé (peut-être l'une des fontaines de la place du Palais-Royal ?). En même temps, il s'appuie les bras croisés à la colonnade de bronze (ou il semble le faire, un téléobjectif écrasant des plans en réalité séparés).
RépondreSupprimerIl faudrait vérifier sur place, c'est certainement à Paris, et l'endroit est caractéristique.
L'ombre à la droite de la photo, qui suggère faussement une jambe gauche fléchie, achève de donner l'illusion que cette andouille de Fumaroli est à moitié accroupie.
Au total, vraiment une photo de merde : un cadrage et une pose qui ridiculisent bien involontairement le sujet.