Des circonstances extérieures particulières, qui deviendront explicites fin mars quand on lira le journal de ce mois-ci, m'ont conduit à reprendre le dernier roman paru d'Eugène Nicole, celui qui s'appelle Le Démon rassembleur. J'avais tenté, naguère, d'en dire tout le bien que j'en pensais ; puis, ma mémoire étant devenue ce qu'elle est, en tout cas la partie d'elle dévolue à la littérature, je m'étais empressé d'en tout oublier. Et c'est – phénomène un peu surprenant d'auto-alimentation – la lecture du billet que je viens de mettre en lien, oublié lui aussi, qui m'a donné envie de relire le livre dont il traitait. Nicole a placé cinq phrases en exergue, dont celle-ci, de Dany Lafferière, en premier :
Quand on a le titre, le plus gros de l'ouvrage est fait.
Mais il faut quand même écrire le livre.
C'est exactement ce qu'il m'aurait fallu pour ouvrir le Chef-d'œuvre, dont on pourrait difficilement mieux et plus complètement circonscrire l'existence ; mais, bien sûr, j'avais également oublié ces quelques mots liminaires. D'un autre côté, m'en serais-je souvenu que la frustration eût été bien pénible, dans la mesure où je n'aurais probablement pas osé passer après Nicole en en faisant une sorte d'exergue au carré. Finalement, tout est bien.
Il paraît qu'au CFJ, un bon titre, à lui tout seul, vaut déjà la moyenne !
RépondreSupprimerJ'espère que c'est une ânerie. De toute façon (en tout cas à mon époque), les copies n'étaient pas "notées". Et je doute quand même qu'elles le soient maintenant.
SupprimerDifficile d'imaginer que monsieur Voyenne disait des conneries à ses élèves. Je maintiens donc, renseignements pris, que cette année-là, (1963) en première année de CFJ, le titre était noté sur 10, et le texte de l'article sur 10, ce qui donnait une note sur 20.
SupprimerÉvidemment, si vous nous ramenez à la préhistoire…
SupprimerCela dit, je suis moi-même assez "préhistorique" pour avoir connu Bernard Voyenne. Mais, à mon époque (77 – 79), il n'y avait plus aucune note.
Vous voyez pas qu'entre 63 & 77-79, mai 68 est passé par là. M'enfin.
SupprimerIls ont intérêt d'être bons les textes des articles de Atlantico parce que niveau titre c'est 0.
SupprimerHélas, les articles ne valent pas beaucoup mieux, il me semble : z'auraient besoin d'un excellent titrier/rewriter. Malheureusement pour eux, je ne suis pas dans leurs moyens.
SupprimerC'est grâce à vous que j'ai découvert Eugène Nicole, même si Renaud Camus l'évoque quelque part, il me semble. J'ai commandé le jour même L'Oeuvre des mers, et je ne regrette pas !
RépondreSupprimerIl l'évoque forcément (dans son journal, et plusieurs fois) puisque c'est grâce à lui que j'ai découvert Nicole.
SupprimerC'est justement ce que j'aime dans la lecture de journaux intimes, ces titres de livres qui nous donnent envie. Je suis comme vous, je ne peux m'empêcher d'y aller voir et de commander. J'ai comme ça de joyeuses piles en attente !
RépondreSupprimerRien de plus ruineux que les journaux d'écrivains, pour les lecteurs compulsifs…
Supprimer"Quand on a le titre le plus gros de l'ouvrage est fait…"
RépondreSupprimerC'est exactement ce que s'est dit Katherine Pancol après avoir trouvé le titre "Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi."
Donc, quand Hugo trouve le titre "Notre-Dame de Paris", il a déjà fait le plus gros.
SupprimerAlain
Je viens de commencer L'Oeuvre des mers. J'avoue avoir un peu de mal à y entrer...
RépondreSupprimerJoël
Ça peut être un peu déroutant au début, en effet. Mais, en général, la magie opère assez vite.
Supprimer[Quand on a le titre, le plus gros de l'ouvrage est fait...]
RépondreSupprimerSans doute, parce qu'une chose nommée est une chose morte. Et elle est morte parce qu'elle est séparée (A. Artaud). Je suppose qu'un livre impose de trouver au moins une idée à tuer, avant de la dépecer. le livre, une sorte de lent dépeçage mené par un garçon boucher qui rêve de voir le sang bleu de sa noblesse d'esprit couler à flot le long des murs de sa toute petite existence.