Eh bien ! là, mon bon, j'en aurais des choses à te raconter, si jamais je pensais que ça pourrait t'intéresser le moindre ; soulever d'un millimètre l'une de tes paupières creuses. Mais forcément, non. Moi-même, enveloppé de chair comme tu me sais, et obligé de respirer treize fois par minute, pour cause d'existence prolongée, je ne parviens pas à me passionner pour ce qui m'arrive.
Du reste, autant admettre qu'il ne m'arrive rien. Des histoires de travail, tu imagines ? Oui, je sais : toi vivant, on parlait parfois de ce genre de choses sans intérêt ni importance, à la Tour d'Argent de la Bastille ou ailleurs. Mais maintenant ? Dans ton Grand Nord imaginaire ? Mes histoires de... de quoi ? Salaire ? Conditions de ? Que sais-tu encore de tout cela ? Et moi ? Qu'est-ce que je peux bien en avoir à foutre ?
Je fais semblant. Pour les autres. Les filles : Anne, Bénédicte, Nathalie, Véronique. Mais, en réalité, je m'en contre-pigole furieusement. Je serais très bien capable de travailler trois fois plus pour gagner la même chose : quelle importance ? Qu'aurais-je à t'offrir de plus, de toute façon ? Qu'irais-je déposer sur ce marbre qui n'en est pas ? Que déposer devant toi, qui pourrait te sortir de ton mutisme buté ?
Tu vois bien : tout cela ne sert à rien.
Du reste, autant admettre qu'il ne m'arrive rien. Des histoires de travail, tu imagines ? Oui, je sais : toi vivant, on parlait parfois de ce genre de choses sans intérêt ni importance, à la Tour d'Argent de la Bastille ou ailleurs. Mais maintenant ? Dans ton Grand Nord imaginaire ? Mes histoires de... de quoi ? Salaire ? Conditions de ? Que sais-tu encore de tout cela ? Et moi ? Qu'est-ce que je peux bien en avoir à foutre ?
Je fais semblant. Pour les autres. Les filles : Anne, Bénédicte, Nathalie, Véronique. Mais, en réalité, je m'en contre-pigole furieusement. Je serais très bien capable de travailler trois fois plus pour gagner la même chose : quelle importance ? Qu'aurais-je à t'offrir de plus, de toute façon ? Qu'irais-je déposer sur ce marbre qui n'en est pas ? Que déposer devant toi, qui pourrait te sortir de ton mutisme buté ?
Tu vois bien : tout cela ne sert à rien.
Toi mon petit bonhomme tu files un mauvais coton !
RépondreSupprimerTrès énigmatique, Nervalien, dialogue avec un mort, avec la mort, d'un qui a "le nez pas propre", comme on dit en Bretagne; côté ombre du personnage...
RépondreSupprimerAh, dites, c'est que vous remontez loin ! J'en profite pour vous répondre (ou plutôt ne pas...), à propos de Renaud Camus : l'oeuvre est tellement variée (journal, romans, essais, etc.) qu'il faudra que j'en sahe un peu sur vos goûts en la matière avant de pouvoir émettre des suggestions de lectures...
RépondreSupprimerHum justement Didier je vous avais demandé si vous aviez un roman à me conseiller de RC car je ne goûte guère le genre autobiographique.
RépondreSupprimerPS: j'ai écrit une note en pensant à vous, c'est sur les putes... Je sais que ce genre de précision n'est pas pour vous choquer. Vous pourrez la lire demain...
Comme romans, je conseillerais Voyageur en automne, puis Le Chasseur de lumière, qui sont les plus classiques, dans la forme.
RépondreSupprimerSi vous avez envie de quelque chose de plus brutal, vous pouvez vous risquer dans L'Inauguration de la salle des vents. Mais, là, je décline toute responsabilité...
Dans les essais, le plus important est certainement Du sens, mais j'aime aussi beaucoup Éloge du paraître et puis, pour tous ceux qui aiment leur langue, l'indispensable Répertoire des délicatesses du français contemporain.
Enfin, un petit livre que j'adore : Vie du chien Horla.
Ce sera tout pour ce soir, mes amis...
Merci Didier,
RépondreSupprimerJe vais hélas devoir faire des choix: Renaud Camus n'est pas édité en poche à ce qu'il semble, j'en suis déjà à près de 100€ en ayant pourtant écarté un des deux essais et les romans "classiques" (comme si votre "je décline toute responsabilité" pouvait faire autre chose que m'appâter!)
ce sera donc: l'inauguration, l'éloge du paraitre (la question m'intérese davantage que celel du sens, nous en avions parlé s'il vous en souvient),le répertoire bien sûr et la vie du chien Horla.
A quoi j'ajoute le réactionnaire authentique de Davila et les oeuvres romanesques de Bernanos pour parfaire ma culture réac.
Ainsi que deux romans de Mc Carthy (méridiens de sang et la route), autre preuve de tout mauvais esprit à l'égard d'un critique littéraire avec qui j'ai eu maille à partir.
;)
@ Tang
RépondreSupprimerC'est dégeulasse ! Monsieur Goux, il vous donne toutes ces références, et à moi il a toujours refusé de conseiller ne serait-ce qu'un Brigade Mondaine écrit par ses soins.
Y'a des préférences au sein de sa Cour, moi j'vous l'dis.
@ Didier Goux
Au fait, quand est-ce que vous nous anoblissez ? Parce qu'une Cour de roturiers, c'est vrai, quoi, ça fait pas riche.
Chieuvrou,
RépondreSupprimerQue voulez-vous, je suis moins de gauche que vous puisque je ne vote pas. (je plaisante Didier cela va de soi!)
Si cela peut vous consoler j'avais demandé à notre hôte de me proposer des titres en décembre je crois (à la suite de la note sur Brown).
Et voyez il suffit qu'un nouveau se pointe pour que les références pleuvent...
(comment peut-on être d'aussi mauvaise foi?)
@Didier: Bon histoire d'aggraver l'état de mes finances j'ai ajouté un bouquin Jean Clair, en partie grâce à vous. Il se trouve qu'Amazon avait ajouté Lait noir de l'Aube à ses suggestions, et comme je venais d'entendre parler du voyageur égoiste j'ai pensé que c'était un signe...
« C'est dégueulasse ! »
RépondreSupprimer(non, je ne viens pas par là qualifier le dernier commentaire de Tang mais uniquement rectifier ma dernière coquille en date)
Excellent choix, mon cher Tang ! Pour l'anoblissement, j'y songe, mais il faudrait se mettre aux blasons, n'est-ce pas, fixer l'étiquette, tout ça...
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