Grâce soit rendue à Steven Spielberg et à sa Guerre des mondes, qu'un destin farceur nous a poussés à regarder, hier soir, à la télévision, l'Irremplaçable et moi. Nous savons désormais avec une rassurante certitude à quoi correspond le degré zéro du cinéma : à ça. Précisément, aveuglément, irréfutablement (les réfuteurs éventuels sont aimablement priés de quitter la salle).
Le scénario ? Un projet de brouillon de synopsis. Même pas : un intitulé. "Les extraterrestres débarquent, ils tuent les humains qui cherchent à s'enfuir. Quand il est l'heure d'aller se coucher, les méchants se chopent la grippe (ou la courante ou la vérole, on s'en fout) et ils meurent tous." Voilà. Ne cherchez pas, il n'y a rien d'autre.
Comment organiser ce néant ? En le découpant en tranches égales : quinze minutes de feu d'artifices, trois de pleurnicheries, quinze minute de... and so on, ad nauseam (ceci est une critique multilingue).
Des personnages ? Pour quoi faire ? Des héros ? Et puis quoi encore ? Vous avez Tom Cruise qui court, ça ne vous suffit pas ? Vous ne voudriez pas qu'il agisse, en plus ! D'abord, il est déjà assez emmerdé comme ça. Pas à cause des blattes sur échasses qui font éclater le bitume, oh non ! Son ennui majeur, à Tom, c'est l'horrible petite chose blonde et frisée, qui passe un tiers du film à pousser des hurlements hystériques suraigus - à vous donner envie envie de grimper dare-dare à bord du premier vaisseau ennemi en vue - et les deux autres tiers à pleurnicher qu'elle veut sa maman. Alors même que grand-papa Steven fait tout pour la distraire avec ses maquettes pâlement imitées d'Alien et ses pétards en son dolby.
Le spectateur (je dis "le" car, à ce stade, après une heure de film, l'Irremplaçable était déjà partie lire au lit) est saisi d'une violente bouffée d'espoir lorsque l'atroce petite chose femelle se fait embarquer par les blattes (tout en se disant que s'ils ont pour deux maravédis galactiques de bon sens, ils vont la recracher illico, ces malheureux). On se prend à rêver qu'ils l'embarquent définitivement pour leur planète forcément lointaine et la mettent à l'abattage dans un clandé pour voyageurs solitaires des étoiles. Qu'ils en fassent une sorte de bételgueuse, si on veut. Bref, là, le film pourrait commencer à devenir aimable...
Point ! Tom Pouce, qui n'en a pas branlé une depuis le début et ne fera plus rien après, le voilà qui s'offre cinq minutes d'action, à seule fin de ramener le monstre à l'écran (la mini-blondasse, pas la blatte).
Pendant ce temps, le scénariste a fourni un mot d'excuse signé par sa mère pour justifier son absence prolongée, heureusement pour lui. Il devait néanmoins être là au tout début, puisque, dans les premières minutes, on nous montre Tommy en conducteur de grue (crédible comme moi en adolescent dans Mort à Venise) et passionné par les moteurs en tous genres. On se dit naïvement que tout cela va resservir ensuite, lorsqu'il va s'agir de se retrousser les manches, de se grouiller le poil des jambes et de se friter avec les blattes. Nenni ! On a déjà été privé de bételgueuse, on n'aura pas la grue non plus.
Au bout de deux petites (mais longues) heures, grand-papa Steven regarde sa montre, voit que c'est l'heure de la cantine et dit : "That's all, guys !" Dociles, les blattes avalent un truc plusieurs fois recongelé, chopent la salmonellose, deviennent toutes grises, toutes sèches et défuntent bravement, sans faire de chichis.
Tom se magne le tronc pour rapatrier Boston et rendre le seul monstre survivant à sa mère, laquelle, pas dégoûtée, est déjà enceinte d'un autre (m'est avis que c'est dans l'optique d'une suite...). Puis, soulagé, il s'aperçoit qu'il crève une dalle à en bouffer la Petite Ourse et se dépêche de la jouer cassos.
Parce que, héros comme il est, il sait bien que, la cantine, si t'arrives pas dans les premiers, tu peux te brosser pour qu'il reste des rillettes et de la tarte aux myrtilles.
Rajout de 20 h 39 : si, pour changer, vous avez envie de lire une critique brillante (mais moins drôle, je trouve...) de ce film, et disant qui plus est radicalement l'inverse de ce qui est balbutié ci-dessus, vous êtes cordialement invités à vous rendre ici...
Le scénario ? Un projet de brouillon de synopsis. Même pas : un intitulé. "Les extraterrestres débarquent, ils tuent les humains qui cherchent à s'enfuir. Quand il est l'heure d'aller se coucher, les méchants se chopent la grippe (ou la courante ou la vérole, on s'en fout) et ils meurent tous." Voilà. Ne cherchez pas, il n'y a rien d'autre.
Comment organiser ce néant ? En le découpant en tranches égales : quinze minutes de feu d'artifices, trois de pleurnicheries, quinze minute de... and so on, ad nauseam (ceci est une critique multilingue).
Des personnages ? Pour quoi faire ? Des héros ? Et puis quoi encore ? Vous avez Tom Cruise qui court, ça ne vous suffit pas ? Vous ne voudriez pas qu'il agisse, en plus ! D'abord, il est déjà assez emmerdé comme ça. Pas à cause des blattes sur échasses qui font éclater le bitume, oh non ! Son ennui majeur, à Tom, c'est l'horrible petite chose blonde et frisée, qui passe un tiers du film à pousser des hurlements hystériques suraigus - à vous donner envie envie de grimper dare-dare à bord du premier vaisseau ennemi en vue - et les deux autres tiers à pleurnicher qu'elle veut sa maman. Alors même que grand-papa Steven fait tout pour la distraire avec ses maquettes pâlement imitées d'Alien et ses pétards en son dolby.
Le spectateur (je dis "le" car, à ce stade, après une heure de film, l'Irremplaçable était déjà partie lire au lit) est saisi d'une violente bouffée d'espoir lorsque l'atroce petite chose femelle se fait embarquer par les blattes (tout en se disant que s'ils ont pour deux maravédis galactiques de bon sens, ils vont la recracher illico, ces malheureux). On se prend à rêver qu'ils l'embarquent définitivement pour leur planète forcément lointaine et la mettent à l'abattage dans un clandé pour voyageurs solitaires des étoiles. Qu'ils en fassent une sorte de bételgueuse, si on veut. Bref, là, le film pourrait commencer à devenir aimable...
Point ! Tom Pouce, qui n'en a pas branlé une depuis le début et ne fera plus rien après, le voilà qui s'offre cinq minutes d'action, à seule fin de ramener le monstre à l'écran (la mini-blondasse, pas la blatte).
Pendant ce temps, le scénariste a fourni un mot d'excuse signé par sa mère pour justifier son absence prolongée, heureusement pour lui. Il devait néanmoins être là au tout début, puisque, dans les premières minutes, on nous montre Tommy en conducteur de grue (crédible comme moi en adolescent dans Mort à Venise) et passionné par les moteurs en tous genres. On se dit naïvement que tout cela va resservir ensuite, lorsqu'il va s'agir de se retrousser les manches, de se grouiller le poil des jambes et de se friter avec les blattes. Nenni ! On a déjà été privé de bételgueuse, on n'aura pas la grue non plus.
Au bout de deux petites (mais longues) heures, grand-papa Steven regarde sa montre, voit que c'est l'heure de la cantine et dit : "That's all, guys !" Dociles, les blattes avalent un truc plusieurs fois recongelé, chopent la salmonellose, deviennent toutes grises, toutes sèches et défuntent bravement, sans faire de chichis.
Tom se magne le tronc pour rapatrier Boston et rendre le seul monstre survivant à sa mère, laquelle, pas dégoûtée, est déjà enceinte d'un autre (m'est avis que c'est dans l'optique d'une suite...). Puis, soulagé, il s'aperçoit qu'il crève une dalle à en bouffer la Petite Ourse et se dépêche de la jouer cassos.
Parce que, héros comme il est, il sait bien que, la cantine, si t'arrives pas dans les premiers, tu peux te brosser pour qu'il reste des rillettes et de la tarte aux myrtilles.
Rajout de 20 h 39 : si, pour changer, vous avez envie de lire une critique brillante (mais moins drôle, je trouve...) de ce film, et disant qui plus est radicalement l'inverse de ce qui est balbutié ci-dessus, vous êtes cordialement invités à vous rendre ici...
Ce film est tout simplement l'un des meilleurs films de ces dix dernières années.
RépondreSupprimerNe souhaitant pas me répéter :
http://ruinescirculaires.free.fr/index.php?2005/07/13/63-are-we-still-alive#co
et
http://ruinescirculaires.free.fr/index.php?2005/07/15/64-a-w#co
Vous n'êtes pas sérieux ?
RépondreSupprimerSi, si, notre ami est très sérieux... et sa critique brillante : je viens de la mettre en lien à la fin du message...
RépondreSupprimerJe trouve d'ailleurs sa critique beaucoup trop subtile pour le film auquel elle s'applique. Margaritas ante porcos...
J'ai tenu trois quarts d'heure, avant de renoncer et d'aller lire au lit.
RépondreSupprimerJe partage (notez le c'est assez rare) à 100% votre critique (ceci normalement devrait vous effrayer).
J'irai lire l'autre critique demain.
Le 1er film de la guerre des mondes était sympa parce que novateur à son époque, mais j'ai trouvé aussi celui très nul.
RépondreSupprimerJe recommande la visite du site suivant :
RépondreSupprimerhttp://www.nanarland.com/
Certains titres annonçant déjà la nullité absolue donnent envie de voir le film par masochisme. La critique en rajoute une couche.
Je suis sûr que vous pourriez faire un tel site pour la littérature ( sans "L" majuscule). Ça ne manquerait pas de sel( ni de poivre).
Si je comprends bien, formellement, c'est un chef d'oeuvre et artistiquement, c'est un navet... Pourquoi pas?
RépondreSupprimerApparemment, l'ami Tlön se retrouve un peu isolé sur ce coup. Ce qui ne signifie pas qu'il ait tort, peut-être même au contraire ! Faudra-t-il REVOIR le film pour se faire une idée plus nuancée ? J'avoue que le courage m'en manque...
RépondreSupprimerCe n'est pas une nouvelle vision qu'il faut... Ce sont de nouvelles lunettes. "L'ami tlön" analyse les films avec des critères différents de ceux utilisés par le vulgum pecus. Ce qui est non seulement son droit, mais une source d'enrichissement pour ses lecteurs.
RépondreSupprimerLa seule question est de savoir si grâce à ces nouvelles lunettes, le spectateur moyen peut accéder à un plaisir qui lui avait échappé avec les anciennes (Car c'est une question de plaisir, n'est-ce-pas ?). Avec ce film je pense qu'il va lui falloir ramer plus que cela...
Le membre du vulgum pecus que je suis remercie vivement NV pour son intervention, dans la mesure où elle lui fait gagner deux heures de son temps : si, même avec les lunettes trouvées dans les Ruines, il est d'ores et déjà avéré que je ne discernerai rien de plus, pourquoi les poser sur mon nez ?
RépondreSupprimerEtant donné que je n'ai pas vu le film, je ne vais pas perdre mon temps à aller lire l'autre critique, je vais vous croire sur parole ... et tout le monde sait que c'est dangereux ... ! je suis un peu étonnée parce que j'aime bien Spielberg d'habitude, mais ce doit être plutôt le concept Spielberg qui me plait tant ... de toutes façons je vois très peu de films, ne regardant que très occasionnellement le petit écran et n'allant jamais devant un grand ou presque ... et quant au DVD ce n'est sûrement pas le genre de film que j'irais télécharger, louer, acheter, au choix.
RépondreSupprimerNon, moi, hier soir, j'ai poursuivi ma lecture des chroniques de la haine ordinaire de Desproges ... Plus sublime, y a pas ... j'en ai eu honte pour Guy Carlier, que pourtant j'adore, et pour moi, qui adore pourtant Guy Carlier ... mais je dois bien avouer qu'à côté de PD, il est aussi gras et mou à l'écrit que de visu ... c'est pas gentil mais ça m'a semblé tristement vrai ...
@ Manue : moi qui trouve déjà Desproges médiocre, vous imaginez ce que je peux penser de Carlier...
RépondreSupprimerOuf ! j'ai eu peur que l'on me compare à Guy Carlier, même si c'était à mon avantage ...
RépondreSupprimerEnfin PD c'était Pierre Desproges, tout est sauvé !
iPidiblue qui ne s'appelle pas non plus le général Bigard qui remplit le palais des sports et Bercy réunis, ni non plus Cauet ou Michaël Youn le pétomane moderne.
Tranquilisez-vous, cher iPidiblue : si on devait, ici, comparer quelqu'un à Guy Carlier, n'est-ce pas...
RépondreSupprimerJe crois que c'est déjà fait mais pas chez vous ... quand même par un reste de pudeur !
RépondreSupprimeriPidiblue qui ne mène pas la vie de château.
Vous êtes bien sybillin, très cher ! Vous en dites trop ou pas assez...
RépondreSupprimerIl va sans dire que je me classais également dans le vulgum pecus...
RépondreSupprimerOn dit ça...
RépondreSupprimerNous faisons tous partie du "vulgum pecus" mais nous n'en tirons pas nécessairement vocation à mépriser le reste de l'humanité pour autant !
RépondreSupprimeriPidiblue ne vit pas dans une demeure classée MH.
Bien sûr, on dit ça... mais c'est bien ça l'essentiel. C'est de le dire.
RépondreSupprimerQuant à la dernière remarque d'idipiblue, je n'ai pas compris contre qui elle était dirigée. Et même si elle était dirigée contre quelqu'un. Je n'ai rien vu de méprisant dans tout ce fil. Speilberg et Guy Carlier ne s'en sortent pas trop bien mais je pense qu'ils s'en fichent.
Surtout Desproges.
RépondreSupprimerElle ne visait en gros que ceux qui habitent les demeures classées monuments historiques et en tirent un complexe de supériorité !
RépondreSupprimerAh ! tiens, là je crois discerner qui est dans le viseur...
RépondreSupprimerJe vois aussi. Mais justement, il y a des êtres supérieurs, dans les monuments classés comme ailleurs ! L’ « ami tlön », par exemple, est capable de vous expliquer que le moindre plan de « Embraye bidasse, ça fume » du génial Max Pécas est supérieur à tout le cinéma d’Antonioni. Ou que dans « On se calme et on boit frais à Saint-Tropez » (du même), il y a l’essentiel du cinéma. Dans une perspective Troubetskoyo-Jakobsonienne bien sûr. Et à condition de regarder le film plan par plan. Et d’aller s’en jeter un entre chaque plan.
RépondreSupprimerIl y a même des blattes dans les monuments classés, c'est dire que plan par plan c'est "all a space in a nutshell" !
RépondreSupprimerNV,
RépondreSupprimer1) J'essaye de faire avec mes modestes moyens mais j'ai quelque peu fréquenté les salles obscures...ça aide... assez curieusement je crois d'aller régulièrement au musée, lire quelques livres, ça aide.
2) Ne dites pas n'importe quoi... je suis toujours surpris par le fait que certains ayant, me semble-t-il, un minimimun de culture tombe dans un intellectualisme primaire...c'est du niveau de Bigard (au moins Driout, avec qui on peut être en désacord, argumente-t-il à partir d'une "foi"positiviste). Par ailleurs je vous renvoie à tous les textes critiques de Truffaut, Rohmer, Chabrol, Rivette, Godard, Moullet, Lourcelles, Marmin, Mourlet.etc consacrés au cinema hollywoodien...on se croirait revenu au début des années 50
3) Je maintiens que ce film est l'un des meilleurs films de ces dernières années, que Spielberg reste un cinéaste inégal mais important.
4) j'aime bien "Identification d'une femme".
Moi je n'ai rien dit sur le dernier Spielberg et pour cause je ne l'ai pas vu ! Mais s'il en faut parler de ce réalisateur, je dirai ... qu'il est efficace ! C'est tout et c'est déjà bien le problème. Il fait des places et puis après ?
RépondreSupprimeriPidiblue, le positivisme ça vaut mieux que d'attraper la scarlatine.
Un des rares films qui m'aient fait peur.
RépondreSupprimerJe rejoins mon ami Pascal sur son appréciation.
En réalité, je ne regrette pas d'avoir "initier" cette discussion (pas la peine de se foutre de moi : je l'ai fait exprès) : la Guerre des mondes semble avoir déjà lieu sur mon petit coin de terroir, puisque des intellectuels à grandes pattes articulées viennent piétiner mes bocages, dont certains, apparemment venus de lointaines planètes véhessiennes, où l'on pouvait espérer qu'ils fussent contenus.
RépondreSupprimerHeureusement, il ne m'a pas été donné de petite frisée blonde et hurlante.
sk†ns est celui qui me fait le plus peur, je l'avoue. Je ne sais ni prononcer ni écrire son nom. Est-ce seulement un nom ? Ne serait-ce plutôt l'un de ces immondes borborygmes venus des colossales cités enfouies, qui ont gouverné le monde il y a des millions d'années et qui n'attendent qu'un signe pour se réveiller et nous dévorer ?
J'espère que je suis fou. Car si je ne le suis pas, c'est véritablement atroce...
Par paresse, je me suis abstenue de lire tous les commentaires. Concernant le scénario, Spielberg n'a rien inventé puisqu'il est tiré d'un livre de H. G. Wells. Personnellement, je n'ai pas aimé le film, mais je n'aime pas les films de Spielberg : tout y est surfait, "beaucoup de bruit pour rien".
RépondreSupprimerJe préfère donc votre critique : plus drôle, plus économique, plus... sexy ? Nannnnnn, j'déconne !
- Sk†ns n'est pas Cthulhu.
RépondreSupprimer- "Un exemple entre mille. Plusieurs de ceux que j'aime et que j'estime s'emportent contre les popularités actuelles, - Eugène Sue, Paul Féval, - des logogriphes en action ; mais le talent de ces gens, pour frivole qu'il soit, n'en existe pas moins, et la colère de mes amis n'existe pas, ou plutôt elle existe en moins, - car elle est du temps perdu, la chose du monde la moins précieuse. La question n'est pas de savoir si la littérature du coeur ou de la forme est supérieure à celle en vogue. Cela est trop vrai, pour moi du moins. Mais cela ne sera qu'à moitié juste, tant que vous n'aurez pas dans le genre que vous voulez installer autant de talent qu'Eugène Sue dans le sien."
Baudelaire - Conseils aux jeunes littérateurs.
http://www.youtube.com/watch?v=ZPXV_Tm6iIw
Godard - Fuller - Pierrot le fou.
That's all folks.
Véhesse ? On a au moins une copine en commun, ça crée des liens.
RépondreSupprimerBon, si même Baudelaire est contre moi...
RépondreSupprimerIl ne l'est d'ailleurs que très peu, dans la mesure où je n'ai rien, mais rien du tout contre le cinéma dit "populaire".
Du reste, s'il est vrai que le film de Spielberg m'a prodigieusement emmerdé, il n'aura, j'espère, échappé à personne que je ne prétendais pas en faire une critique sérieuse (dont je suis très probablement incapable, n'ayant jamais été un cinéphile très averti)...
Pascal :
RépondreSupprimerVous ne me croirez peut-être pas mais mon ironie n’était pas que… de l’ironie.
1) Je suis convaincu comme vous que l’approche que l’on peut avoir d’une œuvre dépend du contexte intellectuel et artistique dans lequel on évolue soi-même. J’irai même plus loin, non seulement approfondir ses connaissances permet de trouver certaines œuvres plus intéressantes, mais elles permettent parfois aussi de les trouver plus belles.
2) Je suis également convaincu comme vous que l’esprit et le réel sont dans une relation de construction mutuelle dont une foi positiviste ne peut pas rendre compte. Mais précisément, il serait intéressant de se demander en quel sens le cinéma hollywoodien « contient » les caractéristiques qui lui ont été attribuées par la critique française. Chacun sait qu’il est possible de dégager de toute œuvre, même la plus médiocre, des structures narratives et esthétiques qui semblent la rendre intéressantes. Mais l’intérêt est il alors dans l’œuvre ou dans l’analyse ? Oui je sais nous sommes encore dans les années 50. Mais si cette question a déjà été posée, elle n’a pas été tranchée. Sans doute parce qu’elle ne peut pas l’être définitivement, pour tous les films, pour toutes les analyses et dans tous les contextes.
Ensuite et en admettant même, ce que je suis prêt à faire –souvent-, que les cinéastes hollywoodiens faisaient tous consciemment ce que les critiques français ont vu dans leurs films, je voulais signifier, sous une forme bigardienne que vous finirez bien par me pardonner, que pour moi, le plaisir esthétique que l’on pouvait ressentir à certaines œuvres, s’il n’échappe pas à l’analyse (rien ne doit échapper à l’analyse), échappe souvent à ce type d’analyse. La puissance d’un film comme « Le guépard » par exemple s’explique autant par les résonances causées par l’œuvre dans l’histoire culturelle de ses spectateurs que par les qualités formelles du film. Et alors ? Pas plus que la peinture ou la littérature, le cinéma ne se réduit à ses analyses. On peut apprécier ou détester « Sarrasine » sans avoir lu S/Z. On peut aussi apprécier ou détester « Sarrasine » après avoir lu S/Z. Il y a une lecture ou une vision analytique. Et il y a une lecture ou une vision naïve. Elles se complètent parfois et parfois s’excluent. Mon ironie n’avait aucun autre but que de souligner cette différence.
3) D’où notre divergence sur la guerre des mondes. Que vous le vouliez ou non ce film est destiné à un public qui attend un certain type de scénario. Cette question du scénario, je me la pose différemment quand je regarde « La clepsydre » ou « Jeanne Dielman » mais s’agissant de « La guerre des mondes » par Spielberg, j’ai, à tort ou à raison, des attentes déçues, pour les raisons largement- et talentueusement- décrites par le maître de ces lieux.
4) Moi aussi.
Didier, si on vous embête, dîtes le plus clairement! Nous sommes des intellectuels un peu limités. Si vous voulez qu'on comprenne...
Didier vous reconnaissez la haute vertu somnifère de Steven Spielberg, rendez-vous compte que si c'était plus su par la médecine des économies pour la sécurité sociale !
RépondreSupprimerMais non, voyons, vous ne m'ennuyez pas du tout ! J'essaie juste de faire l'animateur un peu bébête qui relance en feignant de ne pas comprendre (ce qui lui sert également à cacher que, parfois, il ne comprend réellement pas...).
RépondreSupprimerTenez... Pour montrer que je ne lis pas que Wittgenstein. Totalement par hasard, je tombe aujourd'hui, dans "Le lit de l'entropie à minuit" de Dan Simmons, sur le dialogue suivant, à propos du fim de Byron Haskin-comme quoi Wells est un peu responsable du probème:
RépondreSupprimer"Ce film sur les martiens, il était stupide, hein, Papa?
-Oui totalement stupide.
-Je veux dire que s'ils étaient assez intelligents pour construire un vaisseau spatial, ils connaitraient aussi l'existence des microbes, tu ne trouves pas?
-Certainement, répondis-je (je n'y avais jamais pensé)"
Alors, ça, cher NV, c'est le bon sens même ! D'autant que les blattes sont censées nous étudier depuis un million d'années au bas mot : ils n'ont pas remarqué qu'il y avait des pharmacie partout ?
RépondreSupprimerLes 10 meilleurs films des dix dernières années:
RépondreSupprimer1. Eyes wide shut de Kubrick
2. The Rainmaker de Coppola
3. La Guerre des mondes de Spielberg
4. Man on the moon de Forman
5. Conte d'automne de Rohmer
6. Saraband de Bergman
7. Le vent nous emportera de Kiarostami
8. A History of violence de Cronenberg
9. Mystic river de Eastwood
10. L'anglaise et le duc de Rohmer
On va se fâcher SBS, retournez dans votre coffre !
RépondreSupprimerMalheur à moi, je n'ai vu que trois de ces dix films ! Et n'en ai donc aimé que deux : Mystic River et Saraband (le second bien plus que le premier).
RépondreSupprimerRegardez au moins le Kubrick. C'est une adaptation contemporaine d'une nouvelle très troublante de Schnitzler. Le seul problème -mais ce pauvre Kubrick ne pouvait pas savoir- est que l'usage malheureux de la suite de Chostakovitch fait penser à la pub pour la Caisse nationale de prévoyance!
RépondreSupprimerVous trouvez pas que Saraband, c'est un peu trop bavard ?
La vie de ce couple ressemble à une publicité pour assurance.
RépondreSupprimerOn connait tous les limites des listes (mais pour ma part j'y ajoute trois films)
RépondreSupprimer- Mulholand Drive de Lynch
- Yi Yi de Edward Yang
- Tropical Malady de Apichatpong Weerasethakul
et une série tv
- Les Sopranos.
Je signe des deux mains cette liste supplémentaire ainsi que le commentaire qui lui est associé.
RépondreSupprimerJ'ai vu huit des films que vous citez. Oui. Bon. Bof. Pas mal. Mais pas de quoi casser trois pattes à un canard. Rien en tout cas pour me convaincre que le cinéma a un quelconque avenir en tant qu'expression artistique.
RépondreSupprimerJ'ai essayé de faire ma liste (en respectant la contrainte des dix ans). Elle est très courte.
A l'ouest des rails de Wang Bing.
J'en arrive à me demander si mon seul point de rencontre cinématographique avec Pascal ne serait pas Pouic-Pouic. Ce qui est déjà énorme.
RépondreSupprimerPour le reste, oui, le dernier film de Bergman est un peu bavard, mais ce n'est pas pour me déplaire forcément.
Enfin, je dois préciser que nul n'est moins bien placé que moi pour parler de cinéma, dans la mesure où il y a plus de 15 ans que je n'ai pas mis les pieds dans une salle, et que je ne vois de films qu'à la télévision, ce qui va, je suppose, faire hurler les puristes s'il s'en trouve.
Didier,
RépondreSupprimerSur Pouic Pouic : On n'a pas dit de tous les temps. Et puis il est des mets réservés aux happy few.
Si vous le voulez communiquez moi une adresse et je vous envoie le DVD de Yi Yi.
Je ne suis pas un cinéphile averti, je n'ai pas vu La guerre des mondes et n'en ai rien à battre.
RépondreSupprimerMais Didier Goux en adolescent dans une nouvelle adaptation de Mort à Venise, je VEUX voir!