À mon entrée, quand j'ai donné tous les renseignements me concernant au service d'admission, une femme aux cheveux carotte et aux lunettes assorties m'a demandé qui était mon employeur. « Je suis mon propre patron, lui ai-je dit. – Et c'est quoi au juste votre entreprise ? s'est-elle inquiétée. – Je suis écrivain », ai-je avoué. Elle s'est arrêtée de taper à la machine et, au bout d'une seconde, elle m'a lancé : « Vous êtes quoi ? – Écrivain », ai-je répété. Pendant un bon moment, elle m'a dévisagée, puis elle a dit : « Comment écrivez-vous ça ? »
(Flannery O'Connor, lettre à Maryat Lee, 22 décembre 1960.)
(Flannery O'Connor, lettre à Maryat Lee, 22 décembre 1960.)
Ouf, en lisant le début du billet j'ai pensé que tu avais pété une durit.
RépondreSupprimerMais tu aurais sans doute ajouté "en batiment" :)
Pareil que Fidel.
RépondreSupprimerSacré farceur ce Didier.
Exact, Monsieur Fidel : contrairement à ce que feignent de croire mes détracteurs, je ne me suis JAMAIS qualifié d'écrivain.
RépondreSupprimer(Et le titre est là exprès pour faire peur : j'ai très mauvais fond.)
Fredi : de toute façon, face à ce genre de question, je réponds toujours “journaliste” : au moins les gens ont une vague idée de ce que c'est puisqu'ils croient en voir à la télévision.
Ça rappelle ça...
RépondreSupprimerVous en avez de drôles de manières de titrer vos billets. Tout comme Fidel Castor, j'ai pensé que vous aviez encore quelques embrouilles. Fort heureusement, il n'en est rien. Portez-vous bien au moins avant la bière que nous devrions boire avant mes 60 ans, je l'espère...
RépondreSupprimerEn relisant un recueil de ses nouvelles, "Les braves gens ne courent pas les rues", je suis frappée de sa puissance d'évocation du mal au sein de tous les portraits, hommes, femmes et surtout enfants. Il n'y a pas de dégoût du genre humain mais une très grande lucidité sur la nature humaine et c'est assez rare de la part d'une catholique pour être souligné. Pas de mièvrerie, mais pas de désespoir aussi : un constat simplement sur la nature de ce péché, si prégnant en nos âmes. C'est au moins aussi puissant que McCarthy et c'est étonnant.
RépondreSupprimerDF : il faut reconnaître que s'appeler déjà Camus lorsqu'on prétend être écrivain, c'est augmenter considérablement la difficulté !
RépondreSupprimerYann : je n'oublie pas...
La Crevette : il y a aussi, sur ce terrain-là, de très belles choses dans sa correspondance.