« Le christianisme n'aura donc pas été qu'une tradition vénérable, à laquelle nous devons la perpétuation d'un message décisif pour le salut de l'humanité. Le christianisme, c'est aussi un courant historique qui a poussé le pape Jean-Paul II à la repentance, dans sa visite à Yad Vashem et au Mur des lamentations. Une religion qui a très vite repris de vieux réflexes sacrificiels. Bref, qui n'a pas été à la hauteur de son message, de ce qu'elle apportait de radicalement nouveau : à savoir une connaissance définitive des mécanismes de la fondation violente, une démystification radicale du sacré, de l'ordre propre au sacré. Le Christ nous plonge dans la connaissance des mécanismes mimétiques. Il introduit donc bien la guerre et non la paix, le désordre et non l'ordre, car tout ordre est suspect d'une certaine manière : il dissimule toujours celui sur le dos duquel on s'est réconcilié. Dénoncer ces «sépulcres blanchis», c'était dérégler à jamais le mécanisme sacrificiel. La mort du Christ n'aura jamais été un lynchage fondateur. Et la résistance que les hommes vont opposer au seul modèle possible qu'il leur propose provoquera cette accélération de l'histoire dont ils seront les premières victimes. De cet aveuglement, Clausewitz est un témoin sûr, à l'aube des catastrophes qui nous attentent. »
René Girard, Achever Clausewitz, Ed. Carnets nord.
René Girard, Achever Clausewitz, Ed. Carnets nord.
Vous allez nous le fâcher, le Dorham !
RépondreSupprimerDe toute façon, Dorham est TOUJOURS fâché. C'est son côté Rital-à-la-con...
RépondreSupprimerC'est du sérieux cet après-midi !
RépondreSupprimerUn peu chaud chaud, quand même, votre extrait, si on a loupé l'épisode où Samantha se révèle être la soeur de sa mère, Ashley.
RépondreSupprimerLes "réflexes sacrificiels", vous nous en avez donné des échantillons chez Dorham, mais "la fondation violente" ? "Le Christ nous plonge dans la connaissance des mécanismes mimétiques." ?
Je vous serions reconnaissant.
Balmeyer, un mécanisme mimétique, c'est quand on coule une bielle pour la deuxième fois.
RépondreSupprimerJe ne suis pas fâché parce que je ne suis pas bien certain d'être d'accord (donc de bien comprendre). Maintenant, pour la question principale, à savoir que la religion catholique est en deçà de la pensée du Christ, alors, là, je suis profondément d'accord.
RépondreSupprimerEn effet, le Christ démystifie le sacré, pas de doute là dessus, il dit aux apôtres de parler en son nom mais son discours porte en lui les germes de l'abolition de toute forme de religion, de toute forme de superstition, de toute forme...d'Eglise.
C'est indubitable pour qui lit attentivement les Evangiles. Pour qui ose appeler un chat un chat si j'ose dire...
Pour le Christ qui apporte la guerre et non la paix, c'est une idée trop provocatrice pour que je fonce bille en tête...faut que je réfléchisse à ce que cela implique.
Du coup, là, je me fâche pas...
et le rital à la con vous emmerde...
Pour le terme "guerre", Dorhamounet, je crois qu'il s'agit d'une image, qui permet de dire que Jésus n'est pas un bouc émissaire comme les autres, contre qui tout le monde se réconcilie (d'où la paix, l'ordre), et que n'étant pas un bouc émissaire adequat, il engendre le "désordre".
RépondreSupprimerMais je dis ça, j'ai juste vu l'adaptation de Girard au cinéma, hein.
Sinon, comme je n'ai pas compris non plus, je cite Matthieu 10, v.34-36 :
RépondreSupprimer« Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre, je ne suis pas venu apporter la paix mais l'épée ; car je suis venu séparer l'homme d'avec son père, la fille d'avec sa mère, et la belle-fille d'avec sa belle-mère ; et l'homme aura pour ennemis ceux de sa maison. »
Merci Bal, tu as raison...
RépondreSupprimerCet extrait devient limpide si on relit "Des choses cachées depuis la fondation du monde" ( Grasset 1978).
RépondreSupprimerC.H.
Cela dit, après réflexion, je ne pense pas que ce que dit le Christ chez Mathieu soit similaire à ce que dit ici René Girard.
RépondreSupprimerEt cette parole de Jésus est très bizarroïde dans sa construction, d'ailleurs tu as là la traduction grecque ici... Bref, le sens est parfois moins immédiat, faudrait que je relise ce passage dans la "Jérusalem"
Dorham : on en recausera samedi prochain.
RépondreSupprimer(Et j'aime beaucoup les Ritals-à-la-con...)
Dorham : j'aimais bien quand j'avais raison. Tu ne devrais pas réfléchir !
RépondreSupprimerFranchement, je ne sais pas, il me manque certaines clefs, et "C.H." a raison (lui). Comme je l'ai écrit, si tu rates un épisode dans la démonstration, tu es un peu perdu, ce qui mon cas face à cet extrait. C'est un peu le monolithe, et nous les singes !
Mais j'ai noté cette coïncidence, je ne sais pas s'il y a un lien.
Balmeyer est accro à Girard ! Yé souis très fort !
RépondreSupprimer... Et je crois savoir qui est C.H. : si c'est celui auquel je pense, il vous enfonce tous, n'essayez pas de lutter...
RépondreSupprimerAvec ou sans Jésus, de toutes façons, les mecs se mettent sur la gueule et organisent le bordel, non ?
RépondreSupprimerTrop compliqué pour moi dans mon état de pré-ensommeillé ça !
:-))