« Ce qui me frappe chez les champions de la sincérité, outre leur dogmatisme, c'est leur vanité. Qu'est-ce qui leur donne à croire que le fond de leur pensée soit si précieux ? On n'a pas acheté leurs sentences, ni quêté leurs arrêts. Et pourtant ils continuent de les prodiguer, et même ils les multiplient.
« L'horrible, c'est qu'on est contre eux sans défense. Car, sauf accès de fureur, on ne peut pas leur répliquer sur le même ton. Le démon de la sincérité, l'incube de l'agression, ils vous possèdent ou non. Et s'ils ne sont pas en vous, vous aurez beau vous entendre dire bien en face que vous avez une mine de déterré, que vos livres sont exécrables ou vos moeurs infâmes, jamais vous ne pourrez répliquer, même si vous ressentez au fond de l'âme, que votre agresseur est ignare, que ses cravates sont révoltantes, son haleine fétide ou son français une poubelle. Ça ne passe pas. Vous n'avez, fors la patience ou la divine sagesse, aucun recours ; sauf, peut-être, d'écrire Manières du Temps. »
Renaud Camus, Notes sur les manières du Temps, p. 362, P.O.L, 1985.
« L'horrible, c'est qu'on est contre eux sans défense. Car, sauf accès de fureur, on ne peut pas leur répliquer sur le même ton. Le démon de la sincérité, l'incube de l'agression, ils vous possèdent ou non. Et s'ils ne sont pas en vous, vous aurez beau vous entendre dire bien en face que vous avez une mine de déterré, que vos livres sont exécrables ou vos moeurs infâmes, jamais vous ne pourrez répliquer, même si vous ressentez au fond de l'âme, que votre agresseur est ignare, que ses cravates sont révoltantes, son haleine fétide ou son français une poubelle. Ça ne passe pas. Vous n'avez, fors la patience ou la divine sagesse, aucun recours ; sauf, peut-être, d'écrire Manières du Temps. »
Renaud Camus, Notes sur les manières du Temps, p. 362, P.O.L, 1985.
Après les cravates à chier de Nicolas, voici les cravates révoltantes. Ce doit être les mêmes..
RépondreSupprimerMerci, c'est tout ce que je trouve à dire.
RépondreSupprimerMais : "Alceste", vous êtes dur, mon ami.
La photo est bien choisie, on sent l'homme à cran.
Anna R.
Didier, merci de nous rappeler ce texte. Très belle photo aussi !
RépondreSupprimerQue la comète soit échevelée ce soir ! Très bonne soirée.
P.S. : vu la tournure que prend la garde , je crois que je ferais bien "d'helléniser" mon surnom de blog.
Pluton dans le Styx jusqu'au cou.
Catherine, si il faut coucher avec le lumignon mignon pour commenter, je vous le laisse.
RépondreSupprimerDidier, je croyais que vous aimiez Renaud Camus.
RépondreSupprimerAlors, pourquoi nous sortir ces banalités sans engagement ?
Et pourriez vous, s'il vous plait, vous qui êtes très fort en culture et tout, faire en sorte que la médiathèque de Lannion soit un peu plus fournie en livres de R. Camus ? Merci d'avance.
Aaahhh. J'ai un faible prononcé pour le titre des chapitres ("une fleur").
RépondreSupprimerJe préfère les cravates de notaire.
RépondreSupprimerAnna : le titre est de Renaud Camus lui-même...
RépondreSupprimerPluton : comme on est déjà demain, ça ne sert plus à rien que je vous exhorte au courage !
Franssoit : non, un petit bisou suffira...
(Sinon, j'appelle Lannion immédiatement !)
Valérie : Moi, tout pareil.
Sniper : ça peut devenir fatigant, à la longue.
Ouais mais qui ne va pas remarquer le glissement sémantique entre la sincérité et l'haleine fétide. Est-ce une relation de cause à effet ?
RépondreSupprimerBon évidemment je comprends qu'on puisse être impressionné, rasséréné voire, par un tel développement.
Moi je reste du plus froid, je demande à juger sur pièce. De qui parle-t-il donc ?
Ce passage me fait penser a BHL, allez savoir pourquoi.
RépondreSupprimer